Il faut réprimer l'islamophobie
Il faut réprimer l'islamophobie comme on réprime l'antisémitisme et le racisme ordinaire. L'islamophobie est devenue le nouvel instrument du fascisme, qui prétend être laïc et républicain alors qu'il est comme d'habitude raciste, génocidaire, anti-démocratique et parfois clérical.
Les islamophobes calquent leur propagande sur celle des antisémites des années 30. On sent que le but de ces racistes n'est pas la laïcité mais plutôt la volonté de persécuter un certain type de population, les musulmans, qui sont en grande partie maghrébins ou subsahariens. Les racistes ont trouvé la faille de la législation antiraciste : ils prétendent que les musulmans ne constituent pas une race et qu'on a donc parfaitement le droit de les persécuter ou de les diffamer. Il faut rappeler que les juifs non plus ne constituent pas une race et que pourtant l'antisémitisme existe bel et bien. Les homosexuels ne constituent pas non plus une race et sont pourtant soumis à des discriminations.
Si les musulmans ne constituent pas une race, ils sont par contre composés de personnes issues d'ethnies haïes par les racistes : les Arabes, les Noirs, les asiatiques. Les racistes ne connaissent rien à l'islam en général et ne sont intéressés par cette religion que dans le mesure où elle permet de servir de vecteur à une campagne génocidaire permanente et impunie.
Il faut rappeler que l'islam a toujours été plus tolérant envers les minorités que les autres religions. Il faut aussi rappeler que l'islam condamne moins les homosexuels que les juifs et les chrétiens qui les destinent à la lapidation ou à l'enfer.
La propagande islamophobe a pour but de marginaliser les Arabes de France et de les mettre en permanence en position d'accusés, alors que les néo-nazis frontistes ou infiltrés dans les autres partis eux, finissent par apparaître comme de braves républicains défenseurs de la laïcité alors qu'ils sont ennemis à la fois de la République et de la laïcité.
Cette islamophobie est l'équivalent de l'antisémitisme des années 20 et 30 : c'est un outil de prise de pouvoir par les fascistes. C'est une menace contre la démocratie. Il faut donc que cette islamophobie soit réprimée exactement de la même façon que l'antisémitisme, les musulmans ayant été eux aussi la cible de l'intolérance, notamment durant la période de l'Inquisition, période qui semble se reproduire aujourd'hui, lorsque les musulmans sont obligés de justifier de tel ou tel verset du Coran devant des gens qui eux sont les héritiers directs du nazisme, du pétainisme et du racisme colonial.
On ne peut pas comparer l'islamophobie et l'antisémitisme avec l'anticléricalisme qui vise le catholicisme depuis des siècles : l'anticléricalisme ne vise pas une ethnie donnée ; elle est l'expression de la haine de certains catholiques eux-mêmes qui haïssent leur ancienne religion en raison de sévices qu'ils ont pu subir dans des écoles religieuses ou pour des motifs philosophiques. Comparer l'anticléricalisme avec l'antisémitisme ou l'islamophobie est une escroquerie intellectuelle. C'est un peu comme si des laïcs égyptiens ne s'en prenaient qu'aux Coptes ou si des anti-religieux israéliens n'attaquaient que des musulmans ou des chrétiens. C'est totalement ridicule.
L'anticléricalisme est un règlement de comptes dans une société donnée entre partisans et adversaires de la religion dominante. Il ne s'agit en aucun cas d'une forme de racisme. L'antisémitisme et l'islamophobie sont eux des formes de racisme à combattre pour éviter que la société ne tombe entre les mains des nazis. L'islam doit être traité exactement comme le judaïsme. Ni mieux, ni moins bien. Les anciens antisémites n'ont pas à être redirigés contre les musulmans par des fascistes qui se croient encore au moyen-âge. La France n'a pas à devenir le cheval de Troie du nazisme international. La législation doit imposer une lutte contre toute forme de racisme, y compris quand celui-ci est dirigé contre une minorité religieuse. Sinon, c'est la démocratie qui va disparaître, en France, en Europe et dans le monde.